visite en nacelle du gouffre de proumeyssac
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Un siècle plus tard, en 1881, cette croix est toujours présente dans une des brochures du poète buguois Gabriel Lafon :
“J’arrivais enfin à l’endroit où se trouvait le gouffre, un léger affaissement de terrain en marquait seul la place. Au-dessus avaient poussé quelques chênes rabougris. Une croix de bois, mutilée par le temps et rongée par la mousse, balançait sous le souffle du vent ce qui lui restait encore de ses bras. Ce symbole chancelant de la foi était-il le souvenir pieux donné aux mânes de quelque infortuné, ou la commémoration d’un danger disparu ?“.

“Depuis 130 ans que le gouffre avait été bouché, on en entendait plus guère parler dans le pays, si ce n’est dans les récits fantastiques des veillées enjolivés au fil des ans, lorsqu’en ce début de 1907, les voûtes vinrent brusquement à s’effondrer. Si le bruit fut important dans le gouffre, il le fut peut-être plus encore dans la région, et tous les journaux locaux s’en firent l’écho. Un léger effondrement s’étant produit dans un bois de châtaigniers appartenant à Pierre Francès, ce propriétaire eut l’idée de faire explorer l’excavation par M. Gabriel Galou, puisatier de métier bien connu, propriétaire-exploitant du restaurant du Paradis, établi dans les falaises du Roc de Tayac, mais surtout aventurier et casse-cou ! C’est donc lui qui s’aventura seul, le premier, dans le gouffre nouvellement redécouvert, le dimanche 10 mars 1907. Ayant installé ses appareils de puisatier, il descendit au moyen de cordages, jusqu’au sol inégal que constitue le sommet de l’énorme cône d’éboulis.

histoire gouffre de proumeyssac Que fut exactement cette première exploration ?

Malgré son éclairage sommaire, M. Galou y trouve un réel intérêt “rencontrant un nombre considérable de colonnes de cristal mesurant de 0,80 à 1 mètre de diamètre et de 5 à 6 mètres de hauteur ; sur un lit de cristal existent deux bassins d’eau d’une parfaite limpidité, dont l’un a 1,20 m de profondeur“.

A sa sortie, interrogé par la foule des curieux qui se pressent au bord du gouffre, il se contente de répondre : “Cela dépasse l’imagination la plus féconde ; je ne puis vous le décrire“ ; mais préconise une autre descente afin de parfaire ses investigations.

Cette seconde descente a lieu le vendredi 5 avril et confirme le grand intérêt que revêt la cavité puisque “nous posséderions là une grotte extrêmement curieuse, rivale du gouffre de Padirac“.